Le Chimborazo est le volcan le plus proche du soleil. Bien qu’il ne soit pas le volcan le plus haut du monde, il culmine quand même à 6 263 mètres d’altitude. Sa position sur la planète, qui n’est pas tout à fait ronde, le place quelques mètres au dessus de l’Everest. Il va falloir prévoir la crème solaire!
La face Sud, qui permet de voir les 4 sommets du volcan, est très connue car c’est elle que l’on voit sur le drapeau Équatorien.


Après 2 heures de bus depuis Baños et ses cascades, nous arrivons donc à Riobamba. Cette ville n’a rien d’extraordinaire si ce n’est qu’elle est à quelques kilomètres du Chimborazo. A noter tout de même que la ville actuelle ne se trouve pas à l’emplacement originel de Riobamba. La ville a été détruite lors d’un tremblement de terre 1797. La ville a été reconstruite de manière à ce que les rues soient orientées vers le Chimborazo. Ceci est top pour les touristes que nous sommes car nous pouvons admirer le volcan depuis une multitude d’endroits.
La demie ascension du Chimborazo
Pour grimper sur notre deuxième volcan en Équateur après le Cotopaxi, nous avons repéré des tours organisés permettant de monter sur le géant en voiture, faire une petite marche pour aller toucher les 5000 mètres d’altitude et redescendre le tout en VTT.
On se renseigne chez ProBici, le propriétaire des lieux, Galo, est un grand bavard. Et même si on lui demande l’explication rapide du circuit, nous y resterons quand même 45 minutes. D’après ce qu’on a lu sur internet, certains y sont restés 3 heures… nous avons donc bien eu la version courte!
Il est possible de monter à environ 4800 mètres d’altitude en 4×4 puis de redescendre jusqu’à une vallée près de Riobamba en VTT. Comme nous sommes toujours malades, nous finissons à regret par laisser tomber l’idée du VTT mais Galo nous précise que les 2 autres personnes dans le même véhicule feront la descente à vélo.
Il est 20h45 et pour l’excursion il nous faut de l’eau, de la nourriture pour le déjeuner, du sucré, du salé et quelques fruits. Il y a un supermarché juste à côté mais il ferme ses portes à 21h. Galo, le propriétaire de ProBici, un grand bavard nous l’avons déjà constaté, nous accompagne jusqu’au supermarché pour nous donner ses dernières recommandations. Tel un shaman, il nous dit qu’il faut considérer le Chimborazo, « la grande montagne » avec respect et modestie et que quand nous y serons, il faudra lui demander que tout se passe bien. Si l’on fait cela pendant toute la journée, la montagne nous protégera et protégera les gens qui font du vélo avec nous.


En principe, d’après la météo, le Chimborazo devrait être dégagé le matin et la pluie ne devrait nous rattraper qu’à partir de 14h. Nous partons à 6 heures du matin et retrouvons notre guide Carlito et Christopher et Hans, deux suisses en voyage de longue durée. Environ 45 minutes de trajet en pickup up nous séparent de la montagne et le guide nous en apprend plus sur la région et les volcans.
Nous nous arrêtons devant des couches sédimentaires composées de roches volcaniques et de cendre. Chaque couche est le témoin d’une éruption du volcan. Les couches ne sont pas toutes parallèles, ici on peut voir le mouvement des plaques tectoniques qui se rencontrent et qui ont déformé les belles couches du volcan. Le Chimborazo est aujourd’hui éteint, sa dernière éruption date de 640. Nous pouvons le gravir sans danger!


Sur le chemin nous apercevons des Vicuñas (ou Vigognes), camélidés à mi-chemin entre la biche et le Lama. Leur laine d’excellente qualité est très recherchée.


Nous espérons aussi voir des Lamas et des Alpacas (ou Alpagas). Carlos nous explique comment les reconnaitre : les Vicuñas, c’est simple, ce sont les plus petits et les plus fins. Les Alpacas ont des poils épais et en ont au niveau de la tête et des pattes (ça leur donne des allures de nounours). Enfin les lamas ont une fourrure épaisse mais rien sur la tête ni sur le bas des jambes. Nous ouvrons l’œil pour apercevoir les bestiaux en question.
Nous arrivons au refuge Hermanos Carrel à 4 800 mètres d’altitude. Seuls 940 mètres nous séparent du second refuge qui culmine à 5 000 mètres d’altitude. La chance est avec nous, le Chimborazo est complètement découvert et nous pouvons en admirer la face Ouest dans sa totalité, sans vent, ni pluie.
Carlos, de ProBici, effectivement très pros, nous donne un talkie walkie pour le prévenir quand nous arrivons en haut et quand nous redescendons. Et éventuellement pour le prévenir aussi s’il y a le moindre problème.
Nous entamons la marche. Il n’y a que nous 4, c’est génial car le silence règne. Comme nous sommes en hiver, nous marchons -un peu- dans la neige. Mais il fait moins froid que lorsque nous sommes allés sur le Cotopaxi car il n’y a pas du tout de vent.
Au bout de 40 minutes, nous arrivons au deuxième refuge. Un peu fatigués, mais surtout conscient qu’à cette altitude nous sommes essoufflés par chaque effort.

Nous continuons quelques mètres pour atteindre la lagune Cocha qui ressemble finalement à une grosse flaque, gelée. Nous sommes arrivés au terme de notre randonnée à 5100 mètres d’altitude! Notre plus haut score jusqu’à aujourd’hui. On prévient Carlos qu’on entame la descente.

Après un bon quart d’heure, nous sommes de retour au parking. La chance nous a souri car la montagne se couvre et est de moins en moins visible.

Le guide nous attend avec les vélos, prêts à lancer nos amis Suisses sur les pistes du Chimborazo. De notre côté nous les suivons en voiture et profitons de Carlos pour poser pleins de questions sur les lieux, les animaux et les habitudes indigènes. Dommage, mais le VTT, on en a déjà bien profité à Baños !

Les paysages sont magnifiques. Sur l’altiplano, nous apercevons plusieurs troupeaux de Vicuñas. En descendant un peu, nous voyons un grand troupeau d’Alpacas. Ceux-ci ne sont pas sauvages, ils sont utilisés par la communauté indigène pour produire de la laine.
Sur la route, Carlos nous arrête dans un tout petit magasin qui vend des gants, écharpes, bonnets et pull en laine 100% Alpaca et tricotés mains. On ne peut pas laisser passer cette occasion, et repartons avec un bonnet et une écharpe.
Plus on descend, plus le paysage change. Nous passons par un canyon de 70 mètres qui fait le bonheur des grimpeurs. On observe avec plaisir les forêts de pins importés des États-Unis et du Canada et les montagnes rayées par la délimitations des champs agricoles.

Les paysages sont vraiment superbes ! Nous en profitons jusqu’à notre retour en ville, aux alentours de 16h.


Les crieurs de la gare routière
Dans chaque gare routière, les vendeurs de billets de bus essaient d’alpaguer les passants en criant très fort les noms des destinations. Ils parlent tellement vite que cela nous fait sourire à chaque fois.
Infos pratiques
- Aller de Baños à Riobamba : des bus assurent la liaison pour 2$/personne en moins de 2h de trajet.
- Excursion sur le Chimborazo : En passant par ProBici il y a de nombreuses options. Le trajet classique est à 60$ pour la descente en vélo et plusieurs options de trajets s’offrent à vous. Des points d’intérêts optionnels, et payants, tels que la mine d’argent ou une forêt en altitude peuvent être ajoutés dans la journée. Nous avons opté pour l’option « accompagnateurs » à 35$ par personne, sans vélo. Départ 6h du matin, retour vers 16h. Carlos, le guide était super.
- Logement : la chambre de l’Hôtel Rio était vraiment bien, prix de 35$ négocié à 30$
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