Latacunga est une ville Équatorienne sans charme particulier qui nous sert de base de départ pour découvrir la lagune Quilotoa et le volcan du Cotopaxi.
La personne qui nous reçoit à l’auberge nous explique que la fête de la Mama Negra à lieu le lendemain. Il parait que beaucoup de gens viennent tout particulièrement à Latacunga pour y assister. Notre curiosité est piquée, nous décalons donc nos visites au jour suivant pour se rendre à cette fête !


La Mama Negra
La Mama Negra est un grand festival qui se déroule uniquement dans la ville de Latacunga. Les gens célèbrent la Vierge Marie pour la remercier d’avoir sauvé les gens lors d’une violente éruption du volcan Cotopaxi en 1742. Même si cela n’a pas empêché le volcan de faire trembler la ville à plusieurs reprises depuis, la fête a perduré et l’origine des célébrations et déguisements s’est perdue dans le flou artistique.

Le son des tambours qui donnent le rythme résonne au loin dans la ville. Nous nous installons sur un trottoir en attendant que la parade arrive jusqu’à nous. On ne s’ennuie pas, les vendeurs à la sauvette s’enchainent et nous proposent tout ce qu’il faut pour patienter : barbes à papa, sandwichs, glaces et même des tabourets en plastique et coussins pour être installés plus confortablement.
Après avoir vu passer, repasser, et rerepasser tous les vendeurs ambulants du quartier (une heure quoi), le défilé arrive !

Les vagues de couleurs, une par quartier, s’enchainent au rythme des orchestres. Les danseurs assurent le spectacle et les hommes maquillés de noir eux, font vivre la fête et participer la foule. Ils s’arrêtent ici et là, lancent quelques vers à une personne dans la foule, les locaux sont hilares (de notre côté on ne comprend pas bien ce qu’ils racontent mais cela semble drôle) puis lui fait boire une gorgée de leur alcool.

Les hommes forts, les Ashangeros, se relaient pour porter fièrement le totem sur lequel sont accrochés un porc, des lapins, des poulets, des cochons d’inde, des bouteilles d’alcool, des cigarettes et des fruits. Vue leur tête quand ils s’arrêtent, cela doit peser plusieurs dizaines de kilos.

Dans la célébration de la Mama Negra, plusieurs personnages uniques sont présents dans le défilés : la Mama Negra (dont le costume est traditionnellement porté par un homme), El Ambajador, El Rey Moro, etc.
Lagune Quilotoa
Cette lagune se situe dans le cratère d’un ancien volcan. Nous sommes en altitude, et une fois de plus à 3914m il ne fait pas chaud !
Le bus nous dépose devant un portail au milieu de nul part. C’est en descendant que nous comprenons qu’il s’agit du village de Quilotoa. Nous avions lu sur des blogs qu’on nous délesterai de 2$/pers pour l’entrée au village mais personne n’est derrière le guichet et on ne nous demande rien. C’est surement l’heure de la sieste !
Le village est construit dans une montée et l’on se demande bien où est la lagune. Vue sa taille on devrait difficilement la rater, alors dans le doute, on monte.
En quelques minutes la lagune immense se dessine devant nous. Le spectacle est saisissant. La lagune est nichée au cœur de l’ancien volcan et à cette altitude les nuages sont au même niveau que les bords du cratère.



Le chemin serpente jusqu’au pied de la lagune, et nous hésitons à nous y engouffrer car la remontée s’annonce rude. Nous abandonnons l’idée et préférons nous diriger vers un mirador non loin de là.

Malheureusement les nuages sont de la partie et recouvrent peu à peu toute la surface du cratère. Au bout de quelques minutes nous ne voyons absolument plus rien à 10 mètres, ni la lagune, ni le précipice à côté de nous. On renonce à aller jusqu’au mirador où nous ne verrions probablement rien et décidons de rentrer.

Cotopaxi
C’est à 8h30 précise que nous avons rendez-vous avec notre guide pour démarrer la visite du Cotapaxi.
Nous avons réservé un tour avec l’agence Volcano route. Un matin, en voulant prendre notre petit déjeuner dans un restaurant, nous sommes tombés sur cette agence complètement par hasard. Un des murs du restaurant était rempli de photos du Cotopaxi. Le propriétaire, en plus de préparer des salades de fruits, possède son agence et propose des excursions sur le volcan.
Il nous explique qu’après la dernière éruption du volcan en 2015, l’accès au Parc National du Cotopaxi a été interdit. Les agences n’ayant plus de clients, beaucoup ont fermé et lui comme beaucoup d’autres a été obligé de se trouver une autre activité.
Pour préserver le parc National du Cotopaxi, l’entrée avec un guide est obligatoire. Nous sommes très bien tombés car notre guide, Rigoberto est passionné et passionnant. A peine montés dans sa voiture pour rejoindre la réserve à environ 45 minutes de là, il nous donne de nombreuses explications sur cette belle région.
Pour en revenir au Cotopaxi, il nous dit qu’en Quechua cela signifie « montagne haute » et non « cou de la lune » comme on le retrouve très souvent sur internet. C’est le volcan actif le plus haut du monde, il culmine à 5897m d’altitude. L’Équateur est un pays bâti sur les volcans, il nous apprend qu’il y en a 253 dont 27 actifs.

A l’entrée du parc nous sommes déjà à 3 660m d’altitude. Pour l’instant pas de risque de fatigue, nous faisons le chemin en voiture. Après quelques explications dans un centre d’informations, nous poursuivons la route jusqu’à une lagune de seulement 45 cm de profondeur, elle nous offre de très beaux reflets sur les montagnes environnantes. Sur la route on ne décroche pas les yeux du Cotopaxi autour duquel les nuages tournent. Son sommet se dégage pendant quelques instants, c’est le moment ou jamais pour prendre des photos ! Notre précédente sortie à la lagune Quilotoa nous a appris une chose, c’est qu’une fois pris dans les nuages on ne voit strictement plus rien. On espère donc que le temps va rester dégagé pendant notre ascension.

Rigoberto nous dépose sur le parking. Le temps d’enfiler quelques couches de vêtements supplémentaires et nous voilà en route pour le refuge.
Le chemin zigzague sur la montagne et bien que la montée soit raide, la route est facile à suivre. Le vent glacé bat les flancs du volcan et nous ne sommes pas mécontents d’être bien habillés. Au bout d’une bonne heure de marche nous arrivons au refuge à 4800m d’altitude.
Le paysage est magnifique. Vu d’ici les paysages prennent des formes abstraites et colorées.


La redescente est beaucoup plus rapide et nous arrivons au pick-up en quelques minutes.

Nous avons vraiment apprécié la présence de Rigoberto qui nous a appris de nombreuses choses sur l’environnement et sur la région du Cotopaxi.
Infos pratiques
Pour se rendre à Latacunga nous avons pris un bus depuis Otavalo pour un trajet de 4h. Il est aussi possible de rejoindre cette ville depuis Quito en 2h.
- Lagune Quilotoa : Pour se rendre à la lagune, il faut prendre un bus depuis le terminal de Latacunga.
- Cotopaxi : Passés par Volcan Tour pour 40$/pers.
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