Isabela est la deuxième île habitée que nous choisissons de visiter. Pour s’y rendre, un bateau assure la traversée en 2 heures depuis Santa Cruz.
Traversée rodéo
Depuis l’embarcadère de Puerto Ayora, un petit bateau taxi (0,5$/pers) nous amène sur la « lancha », le bateau qui nous conduit à Isabela. Un couple de français nous avait prévenu, c’est 2 heures de rodéo ! Et effectivement à l’intérieur du bateau, ça secoue beaucoup. Maxime est presque malade et finalement, comme tout le monde, il finit par somnoler un peu dans le bateau qui fait pourtant de sacrés bonds sur la mer.
Le bateau jette l’ancre à une centaine de mètres de l’embarcadère. Et là, un autre petit bateau taxi nous amène jusqu’à la terre ferme pour 1$/pers. Le business est bien rodé.
A peine un pied posé sur l’île, mauvaise surprise, nous apprenons que les voyageurs étrangers doivent s’acquitter d’une taxe de 10$/pers pour entrer à Puerto Villamil qui est la ville principale de l’île.

Après avoir esquivé les habituels taxis qui nous sautent dessus, nous partons à pied en direction du centre ville (compter 15 min de marche). Nous visitons quelques hôtels et bien que nous soyons en basse saison, on nous propose des chambres à 100$ la nuit. C’est beaucoup trop ! On finit à l’hôtel Los Flamencos pour 27,5$ par nuit. Ici et depuis le début de notre voyage, nous pouvons facilement négocier les prix si l’on reste plus d’une nuit.
Puerto Villamil
La visite de la ville est rapide, c’est encore plus petit que Puerto Ayora et vraiment désertique. Il n’y a pas un chat. Le temps semble s’être arrêté, les routes sont recouvertes de sable et les restaurants sont en grande partie fermés.

On voit rapidement des otaries qui squattent les bancs publics sur la plage. Là encore, on nous rappelle les règles, : ne pas s’approcher à moins de 2 mètres des animaux ! Et ici on comprend un peu mieux pourquoi. Les otaries mâles sont très territoriaux et si l’on s’approche un peu trop près, ils lèvent la tête et grognent suffisamment pour nous faire fuir. L’un d’eux aura en tous cas réussi à faire fuir Maxime qui passait tranquillement pour aller aux toilettes.
Nous avons également le plaisir de voir un bébé otarie téter sa mère. Selon les locaux le petit tète toute la journée. Dès qu’il a faim (autant dire très souvent) il émet un cri bizarre pour que sa mère lui donne à manger. Celle-ci semble en avoir marre et préfère continuer à dormir et l’ignore complétement. Il est obligé de chercher lui-même le pis pour se nourrir sous nos regards amusés.

Sur notre route, beaucoup d’iguanes marins, noirs comme la roche dorment tranquillement. A plusieurs reprises ils décampent sur notre passage et nous font sursauter car nous ne les distinguons pas des rochers sur lesquels nous marchons.
En ville, nous demandons les prix des excursions aux agences. On se rend compte que c’est cher, mais ils tournent toujours dans la même fourchette. On s’organise donc pour faire une sortie paddle et une excursion à Los Tuneles dans l’agence Galapagos Bike & Surf.
Une fois les excursions réservés, nous allons au Centro de Crianza, un centre de reproduction de tortues. L’entrée est gratuite. Nous sommes un peu déçus car il y a peu d’explications sur les tortues. Par contre il y en a de plusieurs espèces et de toutes les tailles.
Même si nous n’avons pas été séduits par le centre de reproduction, le chemin pour s’y rendre est aménagé et vaut le coup d’œil. Il traverse une lagune et des mangroves et permet d’observer plusieurs espèces animales : canards des Bahamas, échasses à queue noire, iguanes terrestres, lézards et flamands roses.

Le temps comme à Puerto Ayora, est très changeant. S’il fait chaud lorsque le soleil est de sortie, dès qu’il se cache le vent est froid et la pluie pointe le bout de son nez.
Paddle dans les Tintoreras
Une des agences de Puerto Ayora propose une visite les Tintoreras en paddle. Nous n’avons jamais essayé, alors on est super motivé ! Les Tintoreras, ce sont des récifs d’origine volcanique ou l’eau est peu profonde. Les roches forment des canaux et permettent de naviguer dans des zones calmes, non ouvertes sur la mer. Cette zone est propice au développement de la vie sous-marine et au snorkeling pour les touristes que nous sommes.

Notre moniteur, Junior, nous met à l’aise et nous transmet sa bonne humeur dès notre arrivée. Sur le bord de la plage il nous donne des explications simples et claires sur la manière de diriger notre planche, c’est à dire comment tourner et freiner. Nous faisons quelques essais au bord de la plage et c’est parti pour 2h30 à ramer.
En plus du guide, nous ne sommes que 4 participants. Tant mieux, le lieu est entièrement pour nous ! Nous ne croisons d’ailleurs aucun autre groupe, et oui, les cars de touristes ne peuvent pas arriver jusqu’ici.
Après quelques coups de pagaie, nous voyons déjà des otaries et des raies qui nagent à quelques mètres de nous. Difficile de les rater, l’eau est cristalline. Tellement claire que nous distinguons des étoiles de mer sur les rochers en dessous de nous. Plus loin c’est une tortue marine qui nous accompagne sur quelques mètres.

Arrivés dans une zone calme, Junior amarre les planches pendant que nous enfilons masques et tubas pour faire un peu de snorkeling. L’eau est glacée. Nous comprenons enfin pourquoi les mois de septembre et d’octobre sont des mois de basse saison.
Sous l’eau nous voyons passer un banc de barracudas, beaucoup de petits poissons et du corail coloré. Au bout d’une demie heure on tremble de froid et même s’il y a beaucoup de choses à voir, on a qu’une envie, c’est se réchauffer.
Le retour au port est assez tranquille, on connait le chemin et nous dirigeons plutôt bien les paddles. Les vagues n’ont pas réussi à nous faire tomber dans l’eau une seule fois ! On est super contents de nous ! Sur le bord, Junior nous fait prendre quelques vagues en mode surfeur et on assure. En sortant, nous sommes glacés et le thé chaud que nous propose Junior sur la plage fait vraiment du bien.
Ce moment de calme permet de discuter un peu avec Junior. Il nous parle un peu de l’île et nous explique que c’est une population très spéciale. Il n’y a pas de jeunes enfants, ni de personnes âgées. Pour les premiers, il n’y a pas les établissements scolaires à partir du collège. Ils sont obligés d’aller sur le continent. Et pour les seconds, on cite, « il n’y a pas de maison de retraite ou d’asile ». Les habitants de l’île sont donc majoritairement des gens actifs.
En ce qui concerne les animaux, il n’existe pas de vétérinaire pour les espèces endémique de l’archipel, les lois de la nature s’appliquent.
Los Tuneles
Concha de perla
Concha de perla est une petite baie dont les rochers forment une barrière naturelle la protégeant de la mer. L’eau est réputée calme et transparente.
L’après-midi nous nous dirigeons vers cette baie en espérant nous baigner et se dorer la pilule. Le chemin pour s’y rendre est un ponton qui traverse une mangrove. Des otaries trouvent le ponton suffisamment confortable pour y faire leur sieste.

Les passants s’arrêtent, se regardent, hésitent quelques secondes et tout le monde finit par simplement les enjamber. Heureusement ce sont des femelles et elles ne lèvent pas une moustache, c’est à peine si elles ouvrent un œil. Elles ont 100% confiance et savent que les humains ne leur feront pas de mal.
Déception ! Au bout du ponton il n’y a pas de plage ! Il n’y a que des portes-manteaux pour accrocher son sac à dos avant de plonger dans l’eau. Dommage, c’est pas ici qu’on bronzera.
En plus notre expérience du matin nous revient vite en tête, l’eau est gelée et cette fois nous n’avons pas de combinaison. Nous restons quelques minutes, apercevons à nouveaux des otaries plonger et faisons demi-tour pour rentrer en ville.
Infos pratiques
Se rendre sur Isabela
- La traversée entre Santa Cruz et Isabela coûte 30$/pers. Le trajet dure environ 2 heures. Il faut avoir l’estomac bien accroché (ou vide) car ça secoue. Cela dépend néanmoins du modèle du bateau sur lequel vous vous trouverez. Les départs sont à 7h du matin ou 14h. Prévoir de la monnaie pour les bateaux taxi qui vous amènent jusqu’à la lancha : 0,5$ à Santa Cruz, 1$ à Isabela.
- Traversée Isabela Santa Cruz : idem pour le prix et la durée. Départs à 6h ou 15h.
Il n’y a pas de distributeur sur Isabela. Il faut prévoir du liquide en conséquence. Le paiement par carte bancaire reste possible mais généralement ils rajoutent la TVA de 12,5% et des frais supplémentaires de 10%.
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