Après une petite escale, nous voilà en route pour Salento, une petite ville d’environ 7000 habitants qui voit des touristes affluer pour aller visiter la vallée de Cocora. Située dans le Parc National Naturel Los Nevados, cette vallée est connue pour l’un des emblèmes de la Colombie : le palmier à Cire du Quindío. Les palmiers peuvent devenir centenaires et pousser jusqu’à 60 mètres de haut.
Salento, ville à la température parfaite
Petite ville où il a l’air de faire bon vivre, Salento offre une vue sur les montagnes environnantes quasiment à chaque coin de rue. Malgré les rues qui alternent entre montée et descente, la température est idéale. Frais mais pas froid et chaud dès que le soleil pointe le bout de son nez. Le calme fait du bien et on aime se promener dans la ville qui pour une fois, est adaptée au tourisme. La rue principale est commerçante, très colorée et vivante. Elle est parsemée de boutiques d’artisanat et de souvenirs dédiés aux touristes (même si on se doute que certains objets sont made in china…). La rue principale mène également à un mirador qui permet d’apprécier la ville vue d’en haut. De l’autre côté, la vue sur la montagne présente moins d’intérêt.
Visite de la Finca Los Acacias
Nous sommes dans la Zona Cafetera, et qu’on aime ou pas le café, le passage par une finca de café est obligatoire !
Depuis Salento, nous partons pour une petite marche d’environ une heure en direction de la finca. En vrai, on est assez lent parce qu’on s’arrête souvent pour prendre des photos de la vallée et des animaux (vaches, ânes et des sortes de vautours colombiens). On est assez surpris par les gens qui passent à cheval avec d’autres touristes et qui nous demandent comment ça va et comment on trouve le climat. Même ceux qui passent en voiture nous font signe de la tête. A la campagne, tout le monde se connait !
La finca Los Acacias est ouverte au public depuis un an mais elle est, d’après notre guide, vieille de plus de 100 ans. Le guide est un jeune sympa qui parle très bien anglais. Nous avons la chance de n’être que tous les deux pour la visite et il a le temps de s’intéresser à la culture française et de nous expliquer des choses sur la Colombie qui n’ont rien à voir avec le café (comme le salaire minimum de 250 USD par exemple).
Comment est cultivé le café alors ?
Il nous explique comment les graines de café sont plantées et les quelques étapes pour repiquer la plante avant de la mettre en terre définitivement au bout de 6 mois environ.
Lorsque la plante est adulte, la première récolte n’est pas exploitée car la qualité des grains produits n’est pas encore suffisante. A partir de la 2ème année, la récolte est effectuée en mars/avril, quand les grains sont rouges. La récolte est faite à la main, sans aucune machine, par une quinzaine de personnes qui travaillent une dizaine d’heures par jour. Entre le masque pour se protéger de la poussière, les vêtements pour se protéger du soleil et le panier qui devient de plus en plus lourd durant la journée, ce travail a l’air extrêmement pénible et difficile !
On récapitule un peu : plantation en Octobre, les grains verts apparaissent en décembre, ils deviennent rouges en mars/avril pour la récolte.
D’autres plantes sont présentes dans la finca pour donner des arômes au café : bananiers, citronniers, manguiers. Il nous dit par exemple que le café de Cali est plus doux car il pousse avec des cannes à sucre. Les bananiers eux, ont 3 utilités : donner des fruits, faire de l’ombre aux plants de café, retenir l’eau quand il pleut et la redonner quand il fait plus sec.
Et mon café il arrive ?
Une fois le fruit récolté, il reste quelques étapes avant qu’il n’arrive dans nos tasses.
La peau rouge est retirée grâce à une machine qui pèle le grain. On se retrouve avec la peau d’un côté, puis de l’autre, le grain et une sorte de jus qui l’entoure. Les grains fermentent environ 12h dans leur jus sucré avant d’être séchés naturellement, au soleil, pendant plusieurs jours. Les grains secs sont vendus directement de cette manière aux grossistes.
Ensuite il faudra encore retirer une fine peau avant de pouvoir le torréfier et le moudre. La visite se termine sur une dégustation du café produit, noir et acide.
Le soir nous prenons un cours de salsa calinia (de la ville de Cali) à l’auberge. On n’est pas convaincu par les pas mais au moins, on a fait notre cardio du jour.
Dans la vallée Woho Lalala Lalalala…
Ce matin, départ tôt, direction la place du village pour prendre une jeep willys. Les conducteurs attendent sur la place pour remplir leur véhicule de touristes. Et ils optimisent la place disponible, certains passagers restent debout, à l’arrière de la voiture (sur le marche pied) pour une demi-heure de trajet.
Nous sommes donc 8 touristes dont 6 parisiens… le dépaysement est total !
Il est 9h du matin et nous nous mettons en route pour la randonnée. Les paysages sont jolis, on s’arrête pour prendre quelques photos mais rien d’immanquable. Au passage, nous traversons une propriété privée. Et pour cela le propriétaire demande à chaque visiteur de contribuer à hauteur de 2000 COP. Nous sommes un peu surpris mais nous n’avons de toute façon pas le choix pour suivre le sentier.
Le chemin nous emmène dans la forêt et on ne verra pas grand-chose de très intéressant. Seuls quelques ponts, faits avec des planches de bois ralentiront un peu nos pas. Avec un bon rythme, nous arrivons à Las Acaime au bout de 2h.

Acaime
Acaime est une petite maison où l’on peut voir de nombreux colibris en liberté. Les voyageurs que l’on rencontre sous-entendent d’ailleurs que les colibris sont attirés par un produit qui n’est pas bon pour eux. Nous sommes donc un peu scpetiques quant à cette « attraction ».

L’entrée est payante, 5000 COP/pers, mais un chocolat chaud (pas bon) et un morceau de fromage sont inclus. On retrouve ici un couple de français avec qui nous avions sympathisé dans la jeep. Nous décidons de reprendre le chemin ensemble.
« C’est sûr, c’est le bon chemin »
En sortant de Acaime, nous empruntons le chemin qui part immédiatement sur notre droite, persuadés que la randonnée continue par là. Ça monte. Beaucoup. Et un peu trop longtemps à notre goût. Au bout d’une heure, nous croisons un groupe de français (encore) qui nous disent que ce n’est pas la bonne route pour aller dans la vallée des palmiers. Ce chemin mène apparemment à une cascade 4,8km plus loin, et comme ça grimpe dur, il faut 6h pour y aller.
On redescend à toute allure à la recherche du bon chemin. Bizarrement la descente ne dure que quelques minutes, en tous cas c’est l’impression qu’on a.
Le chemin que nous avions raté à l’aller monte lui aussi, et nous sentons que la fin de la randonnée va être difficile. On se pousse et on s’encourage sur la fin du chemin qui mène à l’entrée d’une ferme.

En bons touristes, nous pensions trouver de quoi déjeuner sur place. A 14h, nos provisions (un paquet de chips) étaient aussi vides que nos estomacs. On hésite à rôtir poulet brushing, où poulet pattes d’éph qui nous tournent autour. Trop rapides pour nous, on abandonne l’idée.
Après une bonne pause, nous entamons la descente, qui cette fois, ressemble juste à une route en terre. Cette partie sera la plus belle de la randonnée, on passe par plusieurs miradors et les points de vue sur la vallée sont superbes.

Les palmiers sont impressionnants, ils sont immenses. On nous a dit en moyenne 50 mètres, on se sent tout petits à côté. En chemin nous en trouverons un couché au sol, et nous nous amusons à nous prendre en photo chacun d’un côté. Cherchez bien les petits bonshommes au bout, c’est nous !
Difficile de rendre honneur à la taille de ces palmiers en photos, alors on s’improvise vidéastes…
On termine la randonnée à 16h. Epuisés et contents de trouver un restaurant et une douche.

Bilan des 7 heures de marche
Pour Jennifer, ça ne vaut pas le coup de faire la grande boucle. Trop d’efforts pour pas grand-chose à voir. La montée du côté des miradors est suffisante pour profiter de la vue. Et Acaime, bien qu’intéressant, n’est pas non plus un immanquable.
Pour Maxime, la rando est aussi un peu longue, mais c’est surement parce qu’on s’est perdu. On se rejoint pour dire que le début de la boucle n’est pas extrêmement intéressant. Nous sommes un peu déçus de ne pas apercevoir plus d’oiseaux ou d’animaux dans la partie forêt. La vue sur la vallée par contre vaut le détour !
Infos pratiques :
Transports de Bogota à Salento
- Taxi dans Bogota pour aller jusqu’au Terminal de Transportes
- Bus Bogota jusqu’à Armenia, 35000 COP/pers avec la compagnie Palmira, environ 8h (départ 9h40, arrivée un peu avant 18h, pour un trajet annoncé en 6h). Sièges confortables, place pour les jambes, mais pas de wifi et les sièges avaient tendance à se mettre en position allongée tout seuls.
- Buseta Armenia jusqu’à Salento : 4200 COP/pers, environ 45 minutes. Le bus s’arrête où on veut.
Logement
Hotel El Viajero : chambre spacieuse avec balcon et une super vue. Il y a de l’eau chaude pour la douche. En revanche, c’est assez bruyant et internet n’est pas très stable, voire difficile d’accès par moment.
Déjeuner
Le restaurant El patio de mi casa propose le plat local, de la truite (la trucha) ! C’était très bon. Les plats sont copieux et quelques tables donnent une super vue sur la vallée.
Excursions
Finca Los Acacias : entre 40 minutes et une heure de marche depuis Salento. Le tour de la finca est possible en anglais ou en espagnol et dure 40 minutes environ. 8000 COP/pers.
Vallée de Cocora : Les jeep willys attendent sur la place principale. Les voitures partent une fois pleines. Si vous êtes les derniers arrivés, vous serez debout ! Le trajet dure environ 30 minutes et coûte un peu moins de 3000 COP/pers.
Vous êtes vraiment minus au bout du palmier, mais c’est bon, on vous a trouvés 😀
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