Tatacoa, en rouge et gris

Le désert de la Tatacoa va prouver une fois de plus les richesses et la variété des paysages de ce beau pays.

Deuxième zone désertique la plus étendue du pays, après La Guajira, le désert doit son nom à un serpent, une couleuvre, appelé Tatacoa. Ce n’est pas réellement un désert mais une forêt tropicale sèche, par abus de langage, tout le monde parle de désert. L’ensemble s’étend sur environ de 330 km2 et est divisé en deux parties bien distinctes : le désert rouge et le désert gris. Nous en saurons malheureusement très peu sur ce qui vaut sa couleur à chacun.

Villavieja

Villavieja est la porte d’entrée du désert de la Tatacoa. Il s’agit d’une petite ville et bien que l’activité soit centrée autour du désert, la ville est beaucoup moins touristique que ce que l’on a visité en Colombie jusqu’à présent. Pour la deuxième fois de notre voyage, on nous dit que nous visitons un lieu davantage prisé par les colombiens que par les étrangers (environ 40 000 visiteurs par an dont 15 000 étrangers seulement). Tant mieux, on croisera moins de touristes !

Ici il est difficile de trouver ne serait-ce qu’un supermarché. Les magasins sont fermés entre midi et 14h. Compliqué de se ravitailler dans le coin mais on finit toujours par trouver.

On ne vous parle même pas du soir, vers 20h, nous trouvons portes closes devant les restaurants. Une petite pizzeria nous dépannera les deux soirs de notre séjour à Villavieja.

Pendant nos déambulations dans la ville, nous rencontrons un groupe de voyageurs, deux allemands et un français qui nous recommandent leur guide Alex pour visiter le désert. Par chance, nous le croisons dans le village et nous nous mettons d’accord pour visiter les déserts rouge et gris le lendemain, départ à 5h30 pour espérer voir le lever du soleil.

Cuzco, le désert rouge

Vue sur Cuzco, le désert rouge de Tatacoa
Le désert rouge

Au début nous avons l’impression que c’est tout petit. En avançant le long du chemin parcourant le désert, on commence à prendre conscience de sa grandeur. Et surtout nous nous rendons compte que les formes que l’on voyait au loin sont en réalité des collines plus hautes que nous.

Cuzco, Tatacoa

Tiens, ça gratte là, non ?! Ce que l’on n’avait pas anticipé avec un départ matinal, c’est la quantité de moustiques affamés qui nous attendaient dans le désert. Maxime s’en sortira avec une quarantaine de piqures sur chaque jambe.

C’est pas ça qui nous arrêtera et on poursuit notre route sur le chemin (balisé) qui serpente au milieu de ces magnifiques paysages. La terre est hyper sèche. Nos empreintes ne restent même pas lorsqu’on avance sur les petits monticules rouges. Le guide nous explique qu’il ne tombe pas une goutte pendant 7 mois par an.

A cette heure là, il n’y a pas un bruit à part les oiseaux et nous sommes les seuls visiteurs du désert. On se sent vraiment seuls au monde. Exception faite de la famille de poulets que l’on croise en chemin.

Le guide nous montre les 3 espèces de cactus présentes dans le désert : l’un reste tout petit et au ras du sol, l’autre ressemble à Mickey, et la dernière pousse comme un arbre de plusieurs mètres de haut. Cette dernière espèce contient du bois qui est utilisé, d’après lui, pour faire les flutes de pan péruvienne. On pourra surement confirmer cela dans quelques semaines.

Après une pause petit déj chez l’une des dix familles qui vivent dans le désert (et qui tiennent auberges et restaurants), nous repartons pour un tour de tuk-tuk de plusieurs minutes avant d’atteindre la deuxième partie de l’excursion.

Los Hoyos, le désert gris

Vue d'ensemble sur le désert gris de la Tatacoa

Le désert gris est très étendu, on n’en voit pas la fin à l’horizon. Il nous parait moins impressionnant car à première vue, il y a moins de relief ou peut-être que la couleur rouge était simplement plus saisissante !

Finalement, quand on s’enfonce un peu plus profondément, on commence à voir les structures intéressantes qui ont été dessinées par les écoulements répétés de l’eau.

Désert gris, Los Hoyos, Tatacoa
Désert gris, Los Hoyos, Tatacoa

En fin de parcours, nous arrivons devant la piscina, une source naturelle en plein désert permettant de se rafraichir. Celle-ci nous fait penser à un bon gros bloc de béton au milieu d’un superbe paysage. Dommage, ça jure un peu avec l’environnement. C’est vrai que l’eau provient d’une source naturelle et qu’il est surement très agréable de s’y baigner quand il fait chaud mais à 5000 COP/pers l’entrée, nous ne sommes pas convaincus. En plus, aujourd’hui le soleil n’est pas au rendez-vous. Tant pis, on se baignera à l’hôtel dans une piscine pas naturelle du tout.

Soirée Voie Lactée

Villavieja est un lieu propice à l’observation des étoiles car la pollution lumineuse est quasiment inexistante dans la région. L’activité phare après la visite des déserts est donc l’observation des étoiles. Bien sûr on pourrait aussi les regarder depuis le jardin de l’hôtel avec un cocktail à la main, mais quelques explications seraient les bienvenues.

Deux observatoires proposent des soirées sur le thème de l’astronomie : l’observatoire national et l’observatoire Astrosur, environ 1 km plus loin.

Observatoire Astrosur
Observatoire Astrosur

Après lecture de quelques commentaires sur internet, les gens semblent plus satisfaits du deuxième. Nous arrêtons notre choix sur l’Astrosur ! Peu de temps avant de nous y rendre, le ciel est un peu nuageux. Nous croisons les doigts pour que les nuages foutent le camp.

Plus tôt dans l’après-midi, pendant que nous dégustons tranquillement une glace sur la place du village, un homme nous aborde et nous propose ses services de transport. On se met d’accord pour le soir même pour 15 000 COP l’aller-retour.

Le soir, surprise ! Une moto nous attend. Nous filons à toute allure, à trois sur la moto, le long du désert.

En arrivant, nous sommes surpris de trouver un simple enclos au milieu de nulle part. Mais une fois dans l’observatoire, plusieurs télescopes sont plus grands que nous et permettent d’apprécier la vue sur les étoiles. Nous voyons Saturne et ses anneaux, Véga, la nébuleuse M17, la constellation du scorpion. Plus tout un tas d’autres étoiles et constellations dont nous avons déjà oublié les noms.

Il nous montre également une forme blanche qui ressemble à une tâche de doigt sur la lunette du téléscope. L’astronome nous explique qu’il s’agit d’une rémanence d’une supernova (étoile morte).

Voie Lactée à l'observatoire de Villavieja
Voie Lactée à l’observatoire de Villavieja.

Détail qui a son importance, nous ne savions pas que les explications seraient en espagnol. On essaie malgré tout de tendre l’oreille et de comprendre un peu le cours de l’astronome. Il est passionné et veut tellement nous montrer tout ce qu’il voit qu’il parle extrêmement vite. Par moment, on décroche et on en profite pour tenter de prendre des photos de la Voie Lactée, nous avons la chance de la distinguer très nettement à l’œil nu.

Infos pratiques

Transports

  • Depuis Salento, nous sommes retournés à Armenia en buseta, compter environ 1h.
  • Bus Armenia jusquà Neiva : 40 000 COP/pers. Nous sommes partis à 11h du matin et arrivés à 20h.
  • Pour aller à Villavieja : les busetas partent du Terminal de Transportes de Neiva régulièrement. Dernier départ pour Villavieja à 19h. Compter environ 1h de trajet.

Logements

Hotel Villa del Sol : situé à deux pas de la place principale, en même temps rien n’est bien loin de la place… Chambres doubles à 110 000 COP avec le petit déjeuner inclus. Dans l’hôtel, il y a une petite piscine, du wifi, la climatisation et de l’eau froide sous la douche. A notre avis, la dame qui tient l’hôtel essaiera un peu trop de nous vendre ses excursions.

Villa Paraiso : 120 000 COP pour une chambre double assez étriquée avec ventilateur. Compter 20 000 COP de plus pour la clim (l’arnaque, le propriétaire nous fait croire qu’il va faire 45° dans la chambre, alors que le ventilateur est bien suffisant). Piscine, wifi, et petit déjeuner non inclus. Il propose également un service de lessive, à négocier un peu, car il a la main lourde sur les prix.

Excursions

Tour des déserts rouge et gris avec un guide et un tuk-tuk : 60 000 COP/pers. Un peu moins si vous êtes plus nombreux. Le groupe de voyageurs rencontrés sur place sont passés par ce même guide et ont payé 50 000 COP/pers pour un groupe de 3.

Observatoire Astrosur : 10 000 COP/pers. pour 2h d’observation et d’explications. Explications en espagnol, pour la même chose en anglais, il faudra aller à l’observatoire national. Pour se rendre à l’un ou à l’autre, trajet en moto folklo pour 15 000 COP l’aller-retour (le chauffeur nous a attendu). Compter un peu plus pour un tuk-tuk.

Nourriture

Casa Blanca : service excellent, on a l’impression de rentrer chez les gens qui vont cuisiner pour nous. Les plats étaient très bons mais un peu plus cher que ce que l’on trouve aux alentours. Un peu moins de 50 000 COP pour deux plats et deux boissons. Nous recommandons !

2 commentaires sur “Tatacoa, en rouge et gris

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